Le mobilier du chœur


Autel, tabernacle et retable
 

L’autel

Adossé au retable, l’autel-tombeau galbé, à décor de faux marbres, a pour principal ornement un médaillon central à l’effigie d’un saint évêque, dans lequel il faut voir une première représentation de saint Médard, patron de la paroisse.

      Le mobilier qui occupe le chœur de l’église forme un ensemble exceptionnellement complet, réalisé en plusieurs étapes. L’autel, le tabernacle et le retable sont antérieurs à 1751, mais alors que le tabernacle et le retable appartiennent au style baroque et peuvent dater de la fin du xviie siècle ou du tout début du suivant, l’autel, au décor nettement rocaille, leur est postérieur. Quant aux boiseries de style Louis xv incorporant le siège du célébrant et de ses assistants, au sud, et un banc du côté opposé, elles sont de la seconde moitié du xviiie.
 

 
Médaillon du maître-autel. Saint Médard, évêque

 


Porte du tabernacle. Ostensoir eucharistique

Le tabernacle

L’autel supporte un tabernacle-retable dont la composition est courante : le coffret eucharistique, encadré de deux ailes, est surmonté d’un pavillon pour l’exposition du Saint Sacrement ; huit colonnettes torses et quatre niches abritant des statuettes le rythment.

 Hormis sa porte, qui n’est décorée que d’un ostensoir en bas-relief, le tabernacle est orné d’une iconographie abondante et cohérente qui en fait une véritable page de catéchèse, inscrite sur un meuble coûteux, réalisé spécialement pour cette église.

 

     Du côté gauche, la statuette de saint Pierre, à l’extrémité de l’aile, a pour pendant la statuette de saint Paul, sur le côté du tabernacle.

     Ces deux « colonnes de l’église » encadrent un bas-relief représentant de nouveau saint Médard.


Saint Pierre, Saint Médard, Saint Paul

 


Saint Jean-Baptiste, Saint Georges, Saint Jean l'évangéliste, Séraphin

     à droite, la statuette de saint Jean-Baptiste, patron de l’ancien diocèse d’Aire, placée sur le tabernacle, a pour pendant celle de l’autre Jean, l’évangéliste à l’extrémité de l’aile.

     Toutes deux encadrent un bas-relief représentant saint Georges terrassant le dragon, second patron de la paroisse.


Saint Jean-Baptiste

 

 

Le dôme du pavillon d’exposition, aujourd’hui déposé à l’intérieur de ce dernier, est couronné par le Christ ressuscité de Pâques, qui dominait toute la composition.

 

La facture des sculptures est inégale, le Christ et les statuettes –dont celle de Jean-Baptiste – traduisant une maîtrise dont ne témoignent pas les bas-reliefs.

 


Pavillon d'exposition. Christ ressuscité


Le retable


Fronton du retable

     Le retable est architecturé selon l’habituelle composition tripartite. Les courtes ailes forment avec la large partie centrale deux angles obtus, selon la disposition la plus adaptée à une abside semi-circulaire. Le corps central est encadré de deux colonnes aux chapiteaux corinthiens dont les deux tiers inférieurs sont rainurés et la partie inférieure sculptée de pampres de vigne. Elles supportent un entablement droit couronné d’un angelot avec deux maigres pots-à-feu en amortissement des colonnes.

 

     Au centre, une toile remplace depuis 1949 un tableau ancien dont seul le cadre a été conservé.

     Réalisée par un peintre du nom de Messugue sur commande d’une famille de Geloux, elle représente le Christ en croix, entouré de sa Mère qui le contemple avec tristesse, et de Jean, tourné vers Marie et tendant la main vers elle dans un geste d’affection.

     De part et d’autre, les deux larrons n’ont trouvé que partiellement place contre le cadre.


Crucifixion
 

 


Saint Médard

     Deux statues de bois polychrome et doré, placées devant des niches peu profondes, à gauche saint Médard, et à droite saint Georges, sont le principal ornement de chacune des ailes, terminées par un pilastre cannelé, amorti par un autre pot-à-feu.

    Malgré la maladresse de leur facture populaire, elles ont un charme certain, en particulier le saint Georges qui, avec son casque-turban et son épée à lame ondoyante, n’est pas sans rappeler les guerriers romains des opéras baroques.


Saint Georges

 

Selon une Vita du viie siècle, Médard, né à Salency (Picardie) dans le dernier quart du ve siècle, évangélisa la Picardie et fut élu évêque de Noyon vers 548. Lorsque la reine Radegonde quitta son époux Clotaire Ier pour entrer dans la vie religieuse, il la consacra diaconesse. Il mourut vers 560 et fut enterré à Saint-Médard de Soissons.

De Noyon et de Soissons, son culte a rayonné à travers toute la France, où de nombreuses communes portent son nom. Dans le diocèse d’Aire, on ne compte pas moins de 7 églises qui lui sont consacrées – Bostens dans la commune de Bascons, Laglorieuse et son annexe de Meignos, Beaussiet, dans la commune de Mazerolles, Labrit, et Saint-Médard-de-Beausse à Mont-de-Marsan. On ignore les raisons de cette faveur, mais il faut noter que Saint-Médard-de-Beausse dépendait, comme Geloux, de l’abbaye de Saint-Sever.

D’après une croyance populaire, s’il pleut le jour de la fête de saint Médard, le 8 juin, la pluie dure quarante jours. Il est le patron des cultivateurs.

À la différence de Médard, Georges est un saint purement légendaire, dont l’existence a été mise en doute dès le ve siècle. La légende le fait naître en Cappadoce de parents chrétiens. Officier dans l’armée romaine, il aurait traversé une ville terrorisée par un redoutable dragon qui dévorait tous les animaux et exigeait des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Le sort étant tombé sur la fille du roi, Georges livra au dragon un combat acharné et finit par triompher avec l’aide de Dieu. Plus tard, il aurait subi sous l’empereur Dioclétien des supplices effroyables en raison de sa foi, et, comme il vivait encore, il finit par être décapité.

Son culte, né en Orient, est toujours resté très vivace en Grèce et en Russie. Les croisades ont contribué à le diffuser en Occident, où Georges est devenu un des saints patrons de Gênes, Venise, Barcelone, puis le saint national de l’Angleterre.

Considéré également comme le patron des chevaliers, il est représenté à cheval, en armure, et portant souvent un écu et une bannière. Mais son combat symbolise la victoire de la Foi sur le Mal, figuré par le dragon qu’il terrasse.

Cet décor complexe présente quelques anomalies significatives : ainsi, la base des grandes statues est légèrement inadaptée à leur socle, la moulure qui encadre leur fausse niche est dénuée d’amortissement, comme si ces socles avaient été prévus pour des statues plus petites et si les niches avaient été agrandies en conséquence ; les pots-à-feu sont trop petits par rapport à l’entablement. Mais ces quelques imperfections, et les différences de qualité de certains éléments n’enlèvent rien à l’intérêt de ce remarquable ensemble.

La table de communion


Table de communion

     Au xixe siècle, le chœur a été fermé et relié à ceux des chapelles latérales placées à l’extrémité des bas-côtés par une riche table de communion en fer et fonte.

    Cette disposition fréquente dans les églises landaises et que l’on retrouve dans l’église voisine de Saint-Martin-d’Oney, avait été supprimée dans les années 1950.

     Elle a été heureusement rétablie par la récente restauration.

 

Suite