L’éDIFICE


Plan chronologique
 

Une église romane des environs de l’an 1100

     C’est sans doute peu après sa donation à Saint-Sever, et donc avant la fin du xie siècle, que l’on a commencé à reconstruire l’église Saint-Médard. L’édifice actuel conserve des éléments significatifs du vaisseau unique qui la composait à cette époque.

Son abside voûtée est construite en moellons de garluche disposés par lits horizontaux.


Abside. Contrefort d'axe

 

     Selon un procédé dont on connaît bien d’autres exemples dans la région, l’affaiblissement du mur entraîné par l’ouverture d’une baie dans l’axe a été pallié par la construction d’un large contrefort de moyen appareil, qui, fait exceptionnel, a été ici orné de deux colonnes engagées et de deux chapiteaux sculptés.

      À l'intérieur, l’entrée de l’abside voûtée est marquée par de larges piédroits dans lesquels sont engagées des colonnes dont les chapiteaux historiés portent l’arc triomphal.   

     La nef charpentée conserve son ample volume originel, mais ses murs latéraux et surtout son mur occidental ont été en grande partie refaits au cours de plusieurs ensembles de réfections effectuées pendant les siècles suivants.


Ensemble du chœur

 

La réalisation d’un double système de défense
aux xiii
e-xive siècles

Après une période marquée par des rivalités locales de faible ampleur, la Gascogne allait entrer, au cours du xiiie siècle, dans une époque de troubles et de graves conflits. En effet, en 1152, Aliénor, fille et héritière de Guillaume IX, duc d’Aquitaine et de Gascogne, après avoir été répudiée par son époux le roi de France Louis VII, avait épousé Henri Plantagenet, comte d’Anjou, duc de Normandie, et bientôt roi d’Angleterre (1154). Dès le siècle suivant, les territoires apportés par Aliénor allaient devenir l’enjeu d’une lutte de plus de deux siècles entre le roi d’Angleterre, leur suzerain légitime, et le roi de France, désireux d’en retrouver le contrôle. Et cette lutte a été particulièrement âpre en Aquitaine et en Gascogne, où les populations ont été contraintes d’assurer leur défense par la construction de divers types de fortifications, dont beaucoup ont concerné l’église.

 


L'édifice et son double système défensif

Ainsi, à Geloux, on a très tôt entièrement transformé l’extrémité occidentale de la nef, dont le mur de façade a été refait, flanqué dans sa partie nord d’une tour carrée et d’une tourelle contenant un escalier à vis, et renforcé dans sa partie sud d’une partie en encorbellement protégeant la porte. L’ensemble est construit en appareil régulier.

Peu après, à l'autre extrémité de l’édifice, l'abside a été surélevée d'une pièce forte en moellons assez réguliers de calcaire coquillier, percée de meurtrières étroites et couronnée de merlons.

Un dispositif analogue comportant deux extrémités fortifiées certainement reliées par les combles de la nef avait été adopté dans l’église voisine de Saint-Martin-d’Oney. à Geloux, il donne à l’édifice un aspect général très singulier.

 

 

Du xvie au xixe siècle :
embellissements et agrandissements

La tourmente passée, la Gascogne, comme le reste de la France, est entrée dans une période plus apaisée, permettant à la fois une expansion démographique et une organisation plus sereine des espaces. À Geloux, on a créé, dès la fin du xve siècle, sur le flanc sud de la nef une chapelle épaulée par des contreforts d’angle et couverte d’une voûte d’ogives, et on l’a entièrement décorée de peintures murales.

Les Guerres de Religion ne semblent pas avoir gravement atteint l’édifice lui-même, mais son mobilier a été entièrement saccagé ; il allait être magnifiquement remplacé au cours des xviie-xviiie siècles, sans doute grâce à l’aide de l’abbaye de Saint-Sever, qui gardait autorité sur l’église.


Intérieur de la nef et du chœur

  À la même époque, on a construit sur le flanc sud du chevet, contre la chapelle, un petit réduit à étage qui a fait office de sacristie.    

     Enfin, le développement démographique a conduit à confier en 1865 à l’architecte Ozanne le soin d’agrandir l'édifice qui s’avérait trop petit : on a alors prolongé la chapelle jusqu'à l'extrémité occidentale pour former un collatéral complet, et on a édifié au nord un second collatéral et une sacristie. Les deux collatéraux ont été mis en communication avec la nef par de grandes arcades.

 

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