PERQUIE
Église Saint-Martin de Gaube
La paroisse de Saint-Martin de Gaube était suffisamment importante sous l'Ancien Régime pour avoir deux annexes, les églises de Rimblès et de Sainte-Christine, toutes deux disparues au xixe siècle. En 1790, son territoire fut réuni à ceux des paroisses de Perquie, Rimblès et Lusson, pour constituer la commune de Perquie.
Ensemble, vu de l'est
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L’édifice, qui est orienté au nord, était seulement constitué à l'origine
d’une grande salle rectangulaire en briques, renforcée sur les côtés et aux
angles par de puissants contreforts à ressauts. On y accédait sur la façade
sud par une porte simplement décorée, surmontée d'une petite niche moulurée
présentant un arc en accolade. En l'absence de sources documentaires, le
style de ces éléments permet de dater la construction de la fin du
xive. Des fenêtres
plus larges et moins hautes que les actuelles et présentant des remplages de
pierre s’ouvraient dans les murs latéraux. La présence d’arrachements d'arcs
formerets ogivaux dans les combles, au-dessus de la voûte actuelle, permet
de supposer l'existence d'une voûte d’ogives ancienne, dont l’effondrement
pourrait correspondre à «l'entière ruine» constatée dans un rapport de 1571.
Ultérieurement, un berceau lambrissé dont des traces se voient encore sous
la charpente fut aménagé. |
Elle chevauche le mur de façade en mutilant en partie l'encadrement de la porte et sa niche. Son premier niveau, couvert d'une voûte en berceau, ménage un porche extérieur. L'accès initial aux niveaux supérieurs se faisait depuis ce porche, par le moyen d'un escalier de charpente en hors œuvre. Quelques meurtrières et les créneaux du dernier niveau assuraient seuls la défense, mais une ouverture appareillée qui, du clocher, donne accès au comble permet de supposer qu'un étage fortifié aujourd'hui disparu avait été aménagé au-dessus de l'église.
Cet édifice au plan simple fut agrandi à trois reprises. Dans un premier temps, une construction rectangulaire en briques, voûtée d'ogives et dotée de puissants contreforts, fut accolée à l’est de la nef. Actuellement accessible par une petite porte et faisant office de sacristie, elle a probablement été à l'origine une chapelle seigneuriale. Le style de ses sculptures la fait dater du xvie ; la clé de sa voûte porte une inscription qui n'a pu encore être déchiffrée ; des traces de peintures murales apparaissent sur les murs.
Une seconde adjonction, également renforcée par des contreforts, existait à l'ouest. De plus grandes dimensions, elle se prolongeait jusqu'au chevet. La grande arcade en plein cintre qui la faisait communiquer avec la nef est la seule trace qui en subsiste, à l'extérieur. Démolie entre 1816 et 1868, elle ne peut être datée. À l'extérieur, se remarquent aussi les traces de la bande d'enduit, antérieure à l’adjonction, d’une litre seigneuriale peinte.
Abside, autel et retable, colonne de fonte |
Le très mauvais état de l'église et une disposition jugée mauvaise pour le service religieux justifièrent les importants travaux dirigés en 1867-1868 par Alexandre Ozanne, architecte départemental de 1859 à 1879, avec la participation active et parfois conflictuelle du maire de Perquie, Camille de Muret, châtelain de Gaube. D’une part, l’édifice fut agrandi par la construction en pierre d'un sanctuaire composé d'une travée droite et d'une abside à pans coupés. D'autre part, l'ancien vaisseau unique fut divisé en une nef et deux collatéraux de trois travées par le moyen de colonnes de fonte à base et chapiteau en pierre de Bourdalat, supportant des voûtes en brique sur ogives, arcs formerets et doubleaux de pierre, selon une disposition inédite dans les Landes. L'uniformisation de fenêtres en de simples lancettes, plus étroites et plus hautes, fut préférée à la restauration des anciennes, et des verrières d'un modèle simple, sans représentation figurée, y furent mises en place. Un dessin richement aquarellé du peintre décorateur bordelais Augier atteste qu'un décor peint avait été prévu pour le nouveau sanctuaire, mais il n'est pas possible de savoir s' il fut réalisé. |
Le mobilier comprend essentiellement les parties latérales d’un grand décor de chœur en bois, partiellement doré et peint, qui occupait l’ancien mur plat du chevet et qui fut soigneusement déposé en 1867. Le style de ces éléments permet de les attribuer à la seconde moitié du xviiie.
Autel latéral et son retable |
Ils forment aujourd’hui deux autels latéraux exactement symétriques dans
leur disposition et leurs détails. L’autel galbé s’appuie contre un retable
encadré par deux colonnes torses à entablement rectiligne. Au-dessus du
tabernacle dont les ailes sont réduites à leur plus simple impression, le
panneau central sert de fond à une statue plus récente reposant sur une
riche console et devant une niche feinte. La sculpture, réduite à des têtes
d'angelots, est d’une grande finesse et l’ensemble produit un effet d'une
élégance certaine. |
On peut encore signaler la rambarde de la tribune, toute simple, formée de balustres à section carrée, antérieure à l'aménagement du xixe, ainsi que la table de communion en fonte à fleurons dorés qui fut commandée sur le modèle de celle de Saint-Jean-d'Août à Mont-de-Marsan.
Sommaire Quelques églises Landaises
Date de mise à jour : 09.02.2003