DAX (Landes) . église Saint-Vincent-de-Xaintes

Le chapiteau

     Cette œuvre, que les auteurs de L'Aquitaine avaient cru pouvoir attribuer à la basilique de Gratien, a été arasée dans la partie supérieure de deux de ses faces latérales avant d'être utilisée comme moellon : elle comporte un épannelage en forme de parallélépipède et tronc de cône qui est attenant à une portion de fût. Sa partie supérieure porte une sorte de tresse continue faite d'anneaux à une, deux ou trois boucles ; sur la partie chanfreinée, des palmettes faites de neuf lobes bombés sur les angles, de cinq au milieu de la face principale, alternent avec de longues folioles courbes taillées en gouttière pour former une frise unique. Ces divers éléments rattachent ce chapiteau à un vaste ensemble d’œuvres qui, à travers la Gascogne centrale et orientale, présente une intéressante variante d’un type associant des entrelacs, des rinceaux et des palmettes dans des compositions rigoureusement organisées.

Le chrisme

     Sur cette œuvre, les divers éléments du chrisme ont été traités d'une belle manière décorative. La plupart des tiges sont pattées, plusieurs lettres sont nouées entre elles et deux étoiles à trois branches entrelacées occupent les espaces laissés libres par le thème principal. L'ensemble est enfermé dans deux cercles concentriques. Tous ces détails sont réservés en faible relief, mais le dessin est très précis et souvent élégant et l'on devine la souplesse qu'offrait le modelé avant les dégradations qu'il a subies. Par ces caractères et en dépit de différences de thème et de conception, ce bel élément demeure d'esprit très proche du précédent, et l'on peut penser qu'il en est à peu près contemporain.

 

L’inscription tumulaire

En démolissant en février 1892 le clocher de l’ancienne église Saint-Vincent, on avait projeté au sol un plaque de marbre blanc de Saint-Béat qui avait été remployée dans le blocage et qui s’était brisée dans la chute. Ce n’est que deux mois plus tard que l’on se rendit compte que deux des fragments retrouvés dans les déblais portaient une inscription en relief (fig. xx), correspondant à l’épitaphe de l’évêque Macaire, déjà incomplète au xviiie siècle, mais qui avait été lue et transcrite par les auteurs de la Gallia Christiana.

Cette transcription a été reprise, corrigée et traduite de la manière suivante par l’abbé Degert d’après des fragments conservés :

 

MORIBUS ET MERITIS VITA ATQUE .………………………..

  + HOC IACET IN TUMULO MACHARIUS ORDINE PRESUL

  CELLA MODVLFENS ….….... LET PATRIA GENERATUS

  ABBAS EGENIS .………………………………………………

…………………………… IN PUERILI VENIT AD ALMUM

… T CENOBII ……………………………………. EDOCTUS

.. PRINCIPIBUS PATRIA ………………………..……………

           HERESIM ……………………………. SIMONIACAM

« [Remarquable] par ses mœurs et ses mérites, sa vie et….

Macaire, élevé au rang d’évêque, repose en ce tombeau.

Il [illustra] le pays de Saramon dont il est originaire.

Abbé, pour les pauvres ……………………………………

……………… dès son plus jeune âge il gagna les hauteurs

……………. du monastère ……………………. instruit.

Par les princes du pays ……………………………………..

……………….. l’hérésie …………………….. simoniaque. »

 

Macaire, abbé de Saramon, fut le premier évêque autonome appelé au siège de Dax en 1060 en remplacement de Raymond II [le Jeune], qui avait jusque-là cumulé les sièges de Bazas, Bayonne et Dax. Il n’a occupé le siège que trois années, jusqu’à sa mort en 1063.

L’église actuelle abrite un autre monument funéraire, le gisant d’un évêque malheureusement très usé et mutilé, qui a été placé dans la chapelle des fonts baptismaux.

 

L’église de la fin du XIXe siècle