CAUPENNE. Église Saint-Laurent

Inscrite à l’Inv. Suppl. des Monuments historiques

 


Ensemble vu du nord-est
 

L’église Saint-Laurent, mentionnée au xiie siècle dans le Livre rouge de la cathédrale de Dax sous le nom de Sanctus Laurentius de Guarriges, s’élève sur le rebord d’un coteau à quelques 2 km 500 au sud-ouest de l’église Saint-Martin. Elle ne comportait à l’origine qu’une petite nef prolongée par un chevet en hémicycle de même largeur, mais, au xviiie siècle, elle a été flanquée d’un étroit collatéral sur son flanc nord, et couronnée à son extrémité occidentale d’un clocher de colombage qui dépasse à peine la toiture.

 

L’édifice


Chevet

     Le chevet principal est construit en un moyen appareil de grandes dimensions, taillé dans un grès de couleur sombre de bonne qualité, et qui se prolonge au sud sur une partie de la nef, entre deux contreforts. Au-delà du second contrefort, le mur est fait de petits moellons noyés dans un bain de mortier. Au nord, le chevet droit du collatéral présente un appareil identique à celui de l’abside et disposé pour une partie en assises concordantes : ces similitudes s’expliquent sans doute par le remploi d’éléments provenant du mur démoli lors de l’agrandissement.

 

 

L’examen du chevet montre qu’il n’a jamais existé de fenêtre d’axe. En revanche, on observe dans le mur sud un ensemble complexe de percements : les plus anciens, qui sont situés le plus bas, sont très étroits et comportent des piédroits en moyen appareil et un linteau échancré en arc brisé ; au-dessus, d’autres fenêtres également étroites et encadrées d’un appareil régulier ont un linteau non échancré ; enfin, on a construit, au xviie siècle sans doute, deux hautes fenêtres géminées dans un appareil de calcaire blanc qui n’apparaît pas ailleurs dans l’édifice.

Les traces d’une litre funéraire subsistent sur tout le pourtour de l’édifice.
        À l’intérieur, les deux nefs sont séparées par deux piles carrés assez volumineuses et par une troisième, plus réduite, qui soutient une tribune occidentale élevée sur toute la largeur de l’édifice. Le vaisseau principal est couvert d’un plafond de bois en anse de panier, le collatéral d’un plafond plat disposé obliquement.


Extérieur sud

 

Le mobilier

Cet édifice modeste et dont l’état traduit un certain abandon abrite un mobilier de qualité qui a heureusement bien mieux supporté les injures du temps.

L’élément essentiel de ce mobilier est constitué par le maître-autel, son tabernacle et son retable, qui sont de grande qualité. La cuve galbée de l’autel imite en stuc un autel des Mazzeti, avec ses marbres de couleur et son médaillon central orné d’un cœur. Il porte six chandeliers de bois doré.

 


C
hœur


Tabernacle

 

L’armoire eucharistique est encadrée par deux ailes et surmontée d’un baldaquin ; sa porte est ornée d’un crucifix, ses angles sont soulignés par deux colonnes torses, ses côtés évasés portent les statuettes de saint Pierre dont les clés ont disparu et de saint Paul tenant un livre.


Vierge tenant l'Enfant Jésus

Les ailes, elles aussi encadrées par des colonnettes, offrent au centre les statuettes de deux diacres ; aux extrémités, deux volutes s’enroulent autour de belles roses. Toutes les colonnettes sont couronnées de beaux chapiteaux corinthiens. 
     Le baldaquin, entouré d’une balustrade et accosté de volutes, abrite une Vierge tenant l’Enfant Jésus. Il est surmonté d’une boule côtelée portant un Christ ressuscité seulement vêtu d’un pan du suaire qui retombe derrière lui.

    
Le retable comporte trois volets encadrés par des pilastres cannelés et des volutes d’acanthes, et séparés par des colonnes torses ornées de pampres.

 


La Vierge soutenue par saint Jean

Au centre, un grand tableau représente la Crucifixion : à la droite du Christ, on voit à droite la Vierge soutenue par saint Jean, à gauche saint Laurent. Sur les deux ailes, des niches abritent les statues de deux diacres, Laurent, tenant le gril de son martyre, et sans doute le protomartyr étienne ou Vincent de Saragosse.
     Les deux ailes sont surmontées de compositions de fleurs et de trophées, le panneau central d’un médaillon portant la colombe du Saint Esprit dans une gloire, encadrée par de grandes feuilles d’acanthe et surmontée d’une corbeille de fleurs.


Saint Laurent

 

 


Village peint sur la voûte

     Le chœur est délimité par une barrière de communion de bois aux barreaux tournés. à côté de la sacristie, un siège de célébrant au haut dossier est encadré par des sièges d’acolytes plus bas, le tout de facture assez rustique. Sur le plafond est peint le triangle de la Trinité entouré d’une grande gloire ; sur le pourtour, des demi-cercles portent divers décors, dont deux représentent l’église et les maisons d’un petit village.

 

    

Dans le collatéral, l’autel dédié à saint Laurent comporte une cuve de forme trapézoïdale décorée en faux marbre, un tabernacle en bois doré assez simple encadré par deux ailes étroites et par quatre grands chandeliers, et un tableau représentant le saint patron en dalmatique, sur un fond de paysage, les yeux tournés vers le ciel qui s’ouvre sur Dieu le Père, le Christ tenant la croix et la Vierge, venus pour l’accueillir dans la gloire.


Autel dédié à saint Laurent

 

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 Date de mise à jour : 27.03.2005