Sommaire Contexte

Les Landes de la révolution française

 à nos jours

 

Les Landes, de la fin de l'Ancien Régime à la chute de la Royauté (1789-1848)

L'église sous la Révolution, l'Empire et la restauration

L'instauration de la démocratie (1848-1918)

L'église, des rigueurs de l'ultramontanisme à la crise de la Séparation

Les Landes, de la première Guerre mondiale à nos jours

L'église, de l'apaisement de l'Entre-deux-guerres au renouveau conci-liaire

 

 

Les Landes, de la fin de l’Ancien Régime à la chute de la royauté

 (1789-1848)

La définition des limites d’un vaste département des Landes regroupant la majeure partie des diocèses d’Aire et de Dax et des paroisses prises sur les diocèses d’Auch, Bazas Bordeaux, et la décision de placer dans la petite ville de Mont-de-Marsan le siège de l’assemblée électorale départementale ont profondément modifié l’équilibre ancien : si Dax reçoit la promesse de garder le siège de l’évêché, le collège national est placé à Saint-Sever, et Aire, désormais situé sur les marges, perd son chapitre, son évêché, son collège, son séminaire.

Les événements tragiques et contradictoires qui ont marqué la fin de la décennie et le début du siècle suivant semblent avoir eu des répercussions atténuées dans les Landes. Mais le département a eu comme tous les autres à souffrir de la Terreur, des réquisitions, de la disette, d’épidémies. Des mouvements contre-révolutionnaires allaient donc se développer dans les années 1797-1799.

Sous l’Empire, les Landes ont assez constamment manifesté leur résistance à la conscription et aux réquisitions, et si les mouvements républicains ou monarchistes ne semblent pas y avoir exercé une grande influence, après les combats menés en 1814 par le duc de Wellington, elles ont accueilli la fin de l’Empire comme une délivrance. Mais leur attitude lors des Cent-Jours et de la seconde restauration manifestent surtout une grande versatilité et sans doute une réelle indifférence, qui apparaît dans la modération manifestée aussi bien dans certaines célébrations que dans le châtiment des cruautés passées.

La période de la Restauration n’est pas marquée par d’importants progrès, mais par une amélioration des conditions de vie et de la gestion financière locale. Le mouvement se poursuit sous la monarchie de Juillet, durant laquelle l’esprit d’entreprise de quelques bourgeois éclairés ouvre la Grande Lande aux idées novatrices de la Société d’agriculture des Landes, alors que la Chalosse, plus fertile, s’attarde dans la routine.

Sur le plan politique, l’alternance d’élus gouvernementaux, conservateurs, légitimistes ou radicaux s’explique par des différences de valeur personnelle plus que d’idéologie. L’influence des idées républicaines demeure limitée, et certains de leurs défenseurs, dont l’économiste Frédéric Bastiat, finiront par se rapprocher du pouvoir.

Sur le plan économique, le système agro-pastoral atteint progressivement son apogée, mais quelques améliorations techniques et surtout le développement des travaux d’assainissement des landes de parcours permettent une extension des zones forestières, entraînant une transformation du paysage comme des modes de vie.

 

L’église sous la Révolution, l’Empire et la Restauration

L’église des Landes ne semble pas avoir été trop gravement perturbée par les quelques difficultés qu’elle avait rencontrées dans le courant du xviiie siècle : la pénétration des doctrines jansénistes était restée très limitée, et la suppression de quelques maisons monastiques trop réduites avait laissé subsister 24 abbayes, couvents ou maisons d’hommes et 6 couvents de femmes. Mais, dès le début de la période révolutionnaire, la suspension des vœux religieux en octobre 1789 divisa les communautés : si tous les couvents de femmes demeurèrent fidèles à la vie religieuse, plusieurs religieux et quelques maisons entières optèrent pour la vie privée.

Avec la mise en exécution de la Constitution civile du clergé en novembre 1790, le trouble s’étendit à l’ensemble du diocèse : outre plusieurs religieux, une soixantaine de prêtres acceptèrent de prêter le serment. Les autres prêtres et les évêques, qui avaient refusé, furent obligés de se cacher ou de s’exiler. Un ancien ecclésiastique, jadis entré en conflit aigu avec l’église de Dax, Louis-Samson Batbedat, devenu secrétaire général du Département, mena la répression. Un nouvel évêque et un nouveau clergé insermentés furent alors mis en place. L’apaisement ne survint qu’avec le Consulat et la nomination comme évêque de Joseph-Jacques Loison, qui réussit à faire l’union des deux clergés.

Sous l’Empire et jusqu’en 1823, le département des Landes a fait partie du diocèse de Bayonne. Lorsqu’il obtint son indépendance en 1823, le nouvel évêque, contrairement aux décisions anciennes, choisit de résider à Aire-sur-l’Adour.

Après avoir manifesté beaucoup de réserve à l’égard de la Monarchie de Juillet, le clergé se rapprocha du gouvernement. Il en reçut de nombreux secours pour l’entretien des églises. Mais il bénéficia aussi durant cette période d’aides considérables accordées par les communes.

 

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 Date de dernière mise à jour : 08/10/17