UNE ABBAYE AU COEUR DE LA GASCOGNE

 SAINT SEVER (988- 1791)

     Saint-Sever ! Le visiteur qui, de nos jours, découvre au sein de cette petite ville paisible le grand corps austère et silencieux de l'abbatiale et parcourt les galeries désertes de bâtiments monastiques démesurés peut difficilement imaginer la vie intense et les célébrations solennelles qui, pendant huit siècles, ont animé une abbaye qui fut l'une des plus prestigieuses du Sud-Ouest. C'est cette histoire de huit siècles que ce petit livre voudrait faire revivre pour notre visiteur et pour tous les Gascons.

     Fondée en 988 par le comte de Gascogne auprès de son palais de Morlanne, l'abbaye avait déjà atteint dans les années 1050/1060 une puissance et une renommée qui lui permettaient d'attirer d'horizons différents et de réunir dans ses murs des érudits et des artistes dont les créations sont encore évoquées par deux monuments exceptionnels ; une  vaste église associant des dispositions architecturales rares et un décor de sculptures, de mosaïques et certainement de peintures d'une extrême originalité ; un manuscrit dont la richesse révèle tout à la fois l'étendue et la diversité des connaissances et la perfection artistique atteintes dans ce foyer de haute culture.

     Dès cette époque, l'abbaye est aussi appelée à mettre sa puissance au service du pouvoir temporel : sous les comtes de Gascogne, puis sous les ducs d'Aquitaine et surtout sous les Plantagenêts devenus rois d'Angleterre, l'abbé peut à tout moment être convoqué à l'ost et engagé en campagne avec ses familiers et les bourgeois de la cité, au point de constituer à certains moments un élément essentiel du dispositif militaire du roi-duc.

     Les luttes avec les rois de France et leurs soutiens en Gascogne, des conflits avec les habitants de Saint-Sever allaient bientôt avoir de lourdes conséquences sur les ressources et sur la vie même de l'abbaye ; mais ce sont surtout les guerres de Religion du XVIe siècle qui devaient entraîner sa ruine. Activement restaurée dès le siècle suivant par les Mauristes, elle a heureusement retrouvé dans l'ordre et la sérénité de la Règle une place honorable dans la vie religieuse et érudite de la région.

     Cette histoire a été retracée par Jean Cabanot, qui a consacré une grande part de son activité de chercheur au passé de Saint-Severr, et par Georges Pon, un Gascon expatrié venu apporter sa grande expérience d'historient et d'éditeur de textes.

 

Un volume 152x235 mm, broché avec rabats, d'environ 230 p, illustré de planche hors-textes en noir et en couleurs.

 

épuisé

                                                                                                                                                        

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